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A quoi sert un architecte urbaniste?

Rose

Imaginez. On est au comptoir d’un café, un expresso brûlant devant nous, et vous me posez cette question : “À quoi sert un architecte urbaniste ?”

Je pose ma tasse, je vous regarde et je lâche un rire. “À tout, voyons !” Mais bon, je vais détailler un peu, parce que c’est un métier aussi fascinant que méconnu.


Un architecte urbaniste, c’est un chef d’orchestre

Il ne se contente pas de dessiner des immeubles ou d’aligner des trottoirs. Non, il pense la ville. Il l’invente. Vous voyez ces places où il fait bon traîner ? Ces quartiers qui respirent l’harmonie, où tout semble couler naturellement ? Ce n’est pas du hasard. C’est du boulot d’orfèvre. Lui, il assemble les pièces du puzzle urbain.

D’ailleurs, vous avez déjà eu cette sensation en vous promenant dans une ville ? Celle où tout semble fluide, où les rues, les bâtiments et les espaces verts sont en parfaite conversation ? Ça, c’est l’œuvre d’un bon architecte urbaniste. Quand c’est bien fait, ça ne se voit même pas. Mais quand c’est raté… Ah, là, on s’en rend compte direct !


Son terrain de jeu ? Tout ce qui façonne notre quotidien

C’est marrant, parce qu’on ne pense jamais à eux. On râle sur les embouteillages, les immeubles moches, le manque d’espaces verts… mais derrière tout ça, il y a des choix, des plans, des décisions. Un architecte urbaniste, c’est celui qui anticipe nos besoins, parfois avant même qu’on les formule.

Prenons un exemple : imaginons qu’une ville veut réaménager un ancien quartier industriel. Elle pourrait juste raser tout et coller des tours de verre. Mais un architecte urbaniste va voir plus loin. Il va penser la vie du quartier : comment les gens vont s’y déplacer, où ils vont se retrouver, comment on va mélanger logements, commerces, bureaux sans que ça devienne un foutoir sans âme.

C’est lui qui va dire : “Là, il faut un parc, sinon les gamins n’auront aucun espace pour jouer.”Ou “Si on ne crée pas une piste cyclable ici, ça va être le bazar entre les piétons et les vélos.”Ou encore “On ne peut pas coller un centre commercial à côté d’une école sans penser à l’impact sur la circulation.”

Bref, c’est un peu le marionnettiste de nos villes. Il ne construit pas juste des murs, il construit des lieux de vie.


Entre vision et contraintes : un funambule du réel

Alors, bien sûr, tout ça ne se fait pas en claquant des doigts. Il y a des règles, des budgets, des résistances. Un maire qui veut un projet tape-à-l'œil, des promoteurs qui veulent maximiser leur rentabilité, des habitants qui ne veulent pas que leur vue sur le coucher de soleil disparaisse derrière une tour de bureaux… C’est un jongleur, l’architecte urbaniste. Il navigue entre vision et compromis.

Vous connaissez Brasilia, la capitale du Brésil ? Une ville imaginée par l’urbaniste Lucio Costa et l’architecte Oscar Niemeyer. Un rêve de modernité. Sauf que voilà, malgré son plan ultra étudié, la ville est devenue froide, trop rigide, pas assez humaine. Comme quoi, même les plus beaux plans doivent être testés dans la vraie vie.


Pourquoi on ne parle pas plus d’eux ?

Parce qu’ils bossent dans l’ombre. Quand un quartier est réussi, on ne se pose même pas la question de qui a pensé les rues, les bâtiments, les flux. On profite. On se balade. On vit dedans. Mais quand c’est un carnage ? Ah là, tout le monde critique !

Tenez, Paris et ses embouteillages. Qui a pensé aux accès, aux zones piétonnes, aux pistes cyclables ? Qui a imaginé les nouvelles gares, les écoquartiers, les logements sociaux bien intégrés ? Les architectes urbanistes. Et pourtant, on ne retient souvent que le nom des politiques ou des promoteurs.


Alors, à quoi il sert, au final ?

À éviter qu’on se retrouve dans un monde de béton froid et de ronds-points sans âme. À nous offrir des villes où on respire, où on vit bien, où chaque détail a été pensé pour nous sans qu’on le sache. C’est un sculpteur de notre quotidien, un artiste qui compose avec le réel.

Et franchement, quand on voit certaines villes où il fait bon vivre… on se dit qu’ils ont quand même un sacré talent !


Quelle est sa formation?


Ah, la formation d’un architecte urbaniste ? Là, accrochez-vous, parce que c’est un parcours long, exigeant, mais passionnant. Ce n’est pas juste une question de dessiner des plans ou de poser des arbres au bon endroit. Il faut apprendre à penser la ville, à jongler avec la technique, l’histoire, la sociologie, l’économie… et même la politique !


Un premier grand choix : architecture ou urbanisme ?

Pour devenir architecte urbaniste, il y a deux chemins principaux :

  1. Faire d’abord des études d’architecture et se spécialiser en urbanisme.

  2. Faire des études d’urbanisme directement et se former ensuite à l’architecture.

Mais soyons honnêtes : le premier chemin est le plus fréquent. Pourquoi ? Parce qu’en France, l’urbanisme est encore très lié au monde des architectes. On veut des gens qui connaissent le bâti avant de penser la ville.


Étape 1 : L’école d’architecture (au moins 5 ans)

Si on choisit la voie classique, il faut commencer par un diplôme en architecture. Ça, c’est 5 ans d’études dans une des écoles reconnues par l’État (ENSAP, ESA, INSA…). Et ce n’est pas une promenade de santé !

Les étudiants passent leur temps à :

  • Dessiner, encore et encore. Plans, perspectives, croquis… Il faut avoir l’œil et la main.

  • Travailler sur des maquettes jusqu’à pas d’heure (et souvent, dormir à l’école).

  • Apprendre les règles du bâtiment. Parce qu’un beau projet, s’il s’écroule ou coûte trop cher, ça ne sert à rien.

  • S’intéresser à l’histoire de l’architecture et des villes. Parce que chaque lieu a une mémoire, et ça compte.

  • S’arracher les cheveux sur la technique. Béton, bois, isolation, structures, permis de construire… Pas que du dessin, donc !

À la fin de ces 5 ans, on décroche le diplôme d’État d’architecte (DEA). Et là, deux choix :

  • Travailler directement comme architecte.

  • Pousser plus loin et se spécialiser en urbanisme.


Étape 2 : La spécialisation en urbanisme (1 à 2 ans)

Là, on rentre dans le vif du sujet. On passe du bâtiment à la ville. Et ça change tout.

Plusieurs masters existent, souvent dans des écoles d’architecture, d’ingénieurs ou à Sciences Po. Quelques exemples :

  • Le DSA d’architecte-urbaniste (Diplôme de spécialisation et d’approfondissement) – Un des plus cotés.

  • Le master en urbanisme et aménagement (Sorbonne, Sciences Po, etc.).

  • Les formations des écoles d’ingénieurs (comme les ENS, qui mélangent architecture et sciences de la ville).

Là, on apprend à concevoir des quartiers, gérer des flux de circulation, penser les infrastructures, intégrer la nature en ville… mais aussi à jongler avec les lois, les normes, et les attentes des élus.

Et c’est là que ça devient intéressant : on passe du rôle d’artiste à celui de stratège.


Un métier entre plusieurs mondes

Un architecte urbaniste, au final, doit avoir trois cerveaux en un :

  1. Celui de l’architecte : il sait construire, imaginer des espaces.

  2. Celui de l’ingénieur : il comprend les contraintes techniques.

  3. Celui du sociologue et du politique : il pense la ville pour et avec ses habitants.

Et une fois diplômé ?

  • Certains travaillent en agences privées et bossent sur de gros projets urbains.

  • D’autres intègrent des collectivités (villes, régions) pour penser le futur des territoires.

  • D’autres encore deviennent consultants pour des promoteurs, des ONG, ou même des organisations internationales.

Bref, c’est un métier qui demande du talent, de la patience et une vraie vision du monde. Un peu comme un chef d’orchestre qui doit composer une symphonie de bâtiments, de routes, de parcs et de vies humaines.

 
 
 

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